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Une étude établit une fréquence plus élevée de cas de plusieurs cancers chez les adultes métis au Canada
mars 19, 2018
On a également établi que le taux de survie des adultes métis canadiens atteints d’un cancer de la prostate était inférieur
TORONTO, ONTARIO (19 mars 2018) – Une nouvelle étude, publiée dans le Journal de l’Association Médicale Canadienne, a déterminé que les taux d’incidence de plusieurs cancers (cancer du poumon chez les hommes et les femmes, cancers du foie, du larynx et de la vésicule biliaire, et cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes) étaient beaucoup plus élevés parmi les adultes métis vivant au Canada que parmi les adultes non autochtones. La survie relative après cinq ans (c.-à-d. le pourcentage de personnes en vie cinq ans après l’établissement du diagnostic) des hommes métis était beaucoup plus basse pour le cancer de la prostate. Les taux d’incidence de mélanomes et de leucémies étaient largement plus faibles chez les adultes métis que dans la population non autochtone. C’était également le cas des cancers colorectaux chez les femmes métisses.
Cette étude constitue la première démarche d’examen de l’incidence du cancer parmi les Métis à l’échelle du pays. Il s’agit en outre de la toute première étude des taux de survie au cancer chez les Métis. Les résultats sont cohérents avec ceux d’une étude provinciale menée dans le cadre d’un partenariat entre Action Cancer Ontario et la Nation métisse de l’Ontario, qui a établi que les Métis du Canada étaient exposés à un risque significativement plus élevé pour plusieurs types de cancer que la population canadienne non autochtone. Cette étude affirme à nouveau l’urgence de mesures d’amélioration de la santé des Métis dans tout le pays.
« L’impact du cancer sur les Métis a fait l’objet de très peu d’études au Canada. Cette étude élargit donc grandement notre connaissance du risque de cancer, et le cas échéant du pronostic, au sein de cette communauté, » explique la Dre Loraine Marrett, Scientifique émérite en chef chez Action Cancer Ontario. « Elle démontre la nécessité des mesures de réduction de l’incidence du cancer, d’augmentation du taux de survie et d’amélioration de la santé des Métis. »
En s’appuyant sur les bases de données administratives nationales, les auteurs de l’étude d’Action Cancer Ontario, du Ralliement national des Métis, de Statistique Canada et de l’Université de Toronto ont établi des estimations des taux d’incidence et de survie parmi les adultes métis au Canada entre 1992 et 2009, et les ont comparés aux taux correspondants chez les Canadiens non autochtones.
Selon Clara Morin Dal Col, ministre de la Santé de la Nation métisse : « Le corps de recherche limité sur le cancer chez les Canadiens métis a suggéré que l’impact de la maladie s’aggrave, et que les programmes de santé doivent mettre l’accent sur la prévention et le contrôle. La quantification du fardeau, l’examen des tendances, l’évaluation des facteurs de risque et l’identification des sites de cancer les plus courants chez les Canadiens métis nous permettront d’orienter nos efforts de prévention et de contrôle. »
Conclusions principales de l’étude :
- Les taux d’adultes atteints de cancers du poumon, du larynx, du foie, de la vésicule biliaire et de femmes atteintes de cancers du col de l’utérus et du sein sont beaucoup plus élevés chez adultes métis qu’au sein de la population non autochtone. Parmi ces types de cancer, plusieurs sont liés à des facteurs de risque déterminés par le style de vie, notamment l’exposition à la fumée du tabac et l’obésité.
- L’incidence plus élevée du cancer du col de l’utérus chez les femmes métisses suggère qu’une plus grande participation aux programmes de dépistage pourrait avoir des effets bénéfiques. Ces programmes peuvent permettre de déceler des changements cellulaires au niveau du col de l’utérus avant qu’ils n’évoluent vers un cancer.
- Les taux de survie après cinq ans des hommes métis pour le cancer de la prostate sont très inférieurs à ceux du reste de la population. Il n’existait pas de différences significatives entre les Métis et les personnes non autochtones en ce qui concerne les autres types de cancer.
- Des études supplémentaires sont nécessaires pour établir les causes des taux de survie inférieurs en cas de cancer de la prostate observés chez les hommes métis et, le cas échéant, pour définir les mesures à prendre pour les réduire.
« Plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour réduire l’incidence du cancer et augmenter les taux de survie chez les Métis », explique Alethea Kewayosh, Directrice de la division de lutte contre le cancer chez les autochtones d’Action Cancer Ontario. « Il est important que nous utilisions les données réunies dans cette étude, en collaboration avec nos partenaires et les Métis de tout le pays, pour élaborer des mesures de prévention et des stratégies de lutte contre le cancer culturellement adaptées afin d’atténuer l’impact du cancer sur les communautés métisses du Canada. »
Cette étude a bénéficié d’une aide du Programme ouvert de subventions de fonctionnement des Instituts de recherche en santé du Canada appelée « Cancer incidence and survival in First Nations and Métis adults in Canada: follow-up of the 1991 census cohort » (en anglais seulement). Elle s’inscrit par ailleurs dans la Stratégie pour la lutte contre le cancer chez les peuples autochtones d’Action Cancer Ontario, qui met la priorité sur la recherche et la surveillance, ainsi que de la prévention et l’éducation.
À propos d’Action Cancer Ontario :
Action Cancer Ontario est une division de CCO qui apporte des connaissances dans le domaine de la cancérologie et les outils de prévention du cancer et de prise en charge des patients les plus récents aux professionnels, aux organismes et aux responsables des politiques du domaine de la santé.
Pour cela, l’organisme recueille et analyse des données concernant les services de cancérologie, collecte les études et les observations publiées par la communauté scientifique et compile ces renseignements sous forme de lignes directrices et de normes. Il observe et mesure par ailleurs la performance du réseau de cancérologie et supervise un modèle de financement et de gouvernance liant le financement aux performances afin de responsabiliser les fournisseurs de soins de santé et de garantir la rentabilité des investissements dans le réseau.
Action Cancer Ontario implique les personnes atteintes d’un cancer et leurs familles dans l’élaboration, le fonctionnement et l’évaluation du réseau de cancérologie de l’Ontario et vise à le rendre plus performant en favorisant la qualité, la responsabilité, l’innovation et la rentabilité.
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